Chronique
COUPE DU ROI : SÉVILLE - GETAFE (1-0)
Après 59 ans sans y arriver, le Séville conquiert sa quatrième Coupe, la première du Roi. Le troisième titre d’une saison unique. Un but de Kanouté et une performance brillante de Palop ont porté leurs fruits dans un « mano a mano » contre Güiza

Le Séville revenait trois ans après au Bernabéu pour la Coupe. À cette occasion, une demi-finale se disputait. Il s’agissait d’une équipe à qui la chance lui tournait le dos à cette époque et depuis des dizaines d’années. Et elle avait perdu. Ce Séville de Juande Ramos est très différent. C’est une équipe gagnante, une équipe courageuse dans les finales, une équipe qui sait ce qu’elle doit faire, et qui ne tremble pas dans les moments clés. Le Séville a gagné une autre finale, la quatrième en treize mois environ magiques et inoubliables. Enfin, une finale espagnole. Le Séville a retrouvé la gloire. Il est devenu un grand, avec de grands joueurs... La grandeur fut la différence. Güiza n’a pas pu surmonter Palop avec tout en sa faveur car Palop incarne comme personne le moment de grâce de l’équipe. En revanche, Kanouté a même eu le temps de penser avant de battre Luis García. Les choses de la grandeur.
Le début du match était électrique. Juande l’avait déjà prévu dans l’avant-match. L’équipe avait changé de perspective, les sévillistes avaient réfléchi et ça se voyait depuis le début. Les applaudissement sonnaient comme si le match avait lieu au Sánchez-Pizjuán. Une carte postale enviable de plus de cinquante mille sévilliste faisait comprendre que la seule option possible était le triomphe. L’ambiance exceptionnelle a servi de stimulant aux joueurs de Séville, qui sont sortis sur le terrain électriques. La droite était un torrent. Les arrivées de Daniel faisaient mal et Navas avertissait dans le six
Le Séville a retrouvé la gloire. Il est devenu un grand, avec de grands joueurs... La grandeur fut la différence.
Cependant, quand Séville jouait le mieux, la grande peur de la soirée survenait. Une erreur de la défense au moment de tirer le hors jeu avait laissé Güiza tout seul. Le joueur de Jerez a essayé de dribbler Palop, mais en vain. Le superbe Palop était de retour, celui des grandes occasions. Le joueur de Valence avait gagné la bataille. Güiza n’aurait pas dû se tromper, car une minute plus tard, c’est Kanouté qui avait le ballon. Et lui, il ne pardonne pas. Il parle moins, mais il marque plus. Après avoir conduit le ballon, poursuivi par le souffle de deux défenseurs, le malien a battu Luis García. La onzième minute s’écoulait et les gradins du Bernabéu tremblaient. La gloire, une fois de plus, se rapprochait au prochain tournant.
Pendant la seconde mi-temps, le Getafe avait fait un pas en avant obligé par les circonstances, mais le Séville était impitoyable en arrière.
Le but avait sonné les joueurs du Getafe. Le Séville a continué et a tenté de rechercher le second but. D’autres occasions sont arrivées. Le danger était palpable dans les attaques andalouses. Renato et surtout Luis Fabiano, avec une tête dans la surface qui a cogné contre le poteau gauche de Luis García, ont caressé le but. La même chose est arrivée plus tard avec Puerta, qui n’a pas su profiter d’un ballon en or dans la surface. La gauche fonctionnait aussi. Le joueur de l’académie pénétrait aussi dans la surface avec panache, mais une plus grande précision manquait dans la dernière passe. L’équipe brillait pareil en arrière. Les quelques essais du Getafe étaient coupés courts par un grand Drago. Le Séville, en somme, semblait très bien lorsque Rodríguez Santiago sifflait la fin de la première mi-temps.
Il a fallu souffrir pour la gloire, bien que cela a valu la peine. La gloire, encore une fois. La grandeur, encore une fois.
Pendant la seconde mi-temps, chaque équipe assumait son rôle. Le Getafe devait obligatoirement monter vers le haut. Ce fut le cas. En revanche, le Séville paraissait toujours en avance au moment de créer le danger. L’entrée de Kerzhakov pour Luis Fabiano apportait beaucoup de rapidité pour le contre. C’était peut-être le moment d’attendre et d’asséner le dernier coup. Mais le coup de grâce n’arrivait pas. La temps passait contre le Getafe. Les madrilènes insistaient, mais ils ne créaient pas d’occasions claires, car derrière ceux de Juande étaient impitoyables.
Duda et Martí remplaçaient Puerta et Renato, respectivement. Entre-temps, Navas tirait seul dans la surface. Le tir faible a évité ce qui aurait pu être le point final. La bataille s’est prolongée et dans les arrêts de jeu Kanouté était expulsé en répondant avec un coup de pied l’agression d’un adversaire. Il a fallu supporter. Il a fallu souffrir pour la gloire, bien que cela a valu la peine. La gloire, encore une fois. La grandeur, encore une fois. Le meilleur Séville de tous les temps.
FICHE DE LA RENCONTRE
1. SÉVILLE FC : Palop; Alves, Javi Navarro, Dragutinovic, Escudé; Poulsen, Renato (Martí, 80ème minute), Jesús Navas, Puerta (Duda, 75ème minute), Luis Fabiano (Kerzhakov, 48ème minute) et Kanouté.
0. GETAFE CF: Luis García; Contra (Pachón, 84ème minute), Belenguer, Pulido, Paredes, Celestini, Casquero, Cotelo, Nacho (Vivar Dorado, 70ème minute), Manu del Moral (Verpakovskis, 79ème minute) et Güiza.
BUTS: 1-0, 11ème minute : Kanouté.
ARBITRAGE: Rodríguez Santiago (Collège de Castille et León). Il a montré un carton jaune au Séville à Renato (27ème minute) et Duda (90ème minute) et au Getafe à Paredes (40ème minute), Güiza (45ème minute), Belenguer (50ème minute), Nacho (63ème minute) et Celestini (87ème minute). Il a expulsé Kanouté (88ème minute) du Séville après avoir agressé Casquero et Contra après avoir terminé le match.
INCIDENCES: Finale de la Coupe du Roi 2006/07, disputée au Stade Santiago Bernabéu (Madrid) le 23 juin 2007 devant 80 000 spectateurs.