Chronique
COUPE DU ROI : AT. MADRID - SÉVILLE (0-2)
Le Séville est sorti pour gagner la finale avec fermeté et il a remporté la Coupe très clairement. Capel a marqué très rapidement, après il y a eu une période de football de contrôle, et finalement Navas a arrêté le match.

Respect SFC. De grandes paroles choisies par la foule sévilliste à l’avant-match de la finale de la Coupe qui rend encore plus géant ce Séville moderne. Une devise grandiose, et surtout, très opportun. Peut-être que le Séville a été sous-estimé, peut-être que la peau de l’ours a été trop vendue avant de l’avoir tué.... Peut-être a-t-on oublié que cette équipe a une saveur incomparable de champion. Mais lorsque le ballon est lancé sur le terrain, lorsque l’heure de vérité arrive, les hypothèses et les désirs ne valent rien, mais la qualité et le travail des 22 hommes sur le terrain. Et en qualité, en travail, en sobriété et en fermeté, le Séville a détruit cet Atlético qui semblait intouchable. C’est la splendeur du football, car le ballon dicte toujours la sentence finalement.
Dans une ambiance réellement exceptionnelle, avec un Camp Nou rugissant vers le Séville et le Madrid, avec presque 100 000 cœurs accélérés par la passion et les nerfs que réservait un match marqué par l’égalité la plus extrême, avec deux équipes riches en optimisme, les deux avec une consécration récente, une à Hambourg en gagnant la UEFA et l’autre à Almería. Probablement, il s’agissait de la finale de Coupe la plus disputée et souhaitée des dernières années pour la rivalité sportive, uniquement sportive existante entre les deux ensembles... Avec tous ces condiments, avec cette carte postale de match intense, un duel a débuté qui fut passionnant pour tous les sens.
Le Séville a tapé d’abord. Moins tenaillé sur le terrain au début, les andalous ont pris le pouvoir sans complexe, surtout avec Navas, qui était dans sa ligne, résolu. Le joueur a donné le premier avertissement à la 5ème minute, envoyant le ballon que Kanouté a tiré forcé au cœur de la surface. Pratiquement lors de l’action suivante, une nouvelle passe de Navas a déclenché un tir du joueur qu’un défenseur de l’Atlético a rejeté... Le rejet est parti vers l’avant et la gauche de Capel est apparue se superposant aux griffes de Tiago. Superbe but.
Pression efficace
Le combat ne pouvait pas mieux commencer, car même avec l’avantage, le Séville ne se déconcentrait pas. S’il est vrai que l’Atlético les a fait souffrir les instants ultérieurs au but et à la 10ème minute, Squillaci a sauvé l’équipe à deux fois dans une fusillade. Mais il s’agissait de moments ponctuels, car ceux de Álvarez, avec une pression efficace qui débutait sur Kanouté et dirigée par le joueur Zokora, provoquait le désarroi la faible création du double pivot madrilène, en manque d’imagination. Mieux encore, les joueurs de Nervión tournaient le dos aux nerfs, à peine des erreurs, quand ils avaient le ballon, c’était presque toujours une bonne action, avec un très bon soutien de la défense, tant des extrêmes que de Renato... Le cadre qui se peignait au Camp Nou reflétait, sans aucun doute, une lueur d’espoir.
Avec la mi-temps, un répit mérité arrivait sur une rencontre riche en intensité, qui lamentait l’absence d’une plus grande présence de Negredo et faisait rougir Perea, plus incertain à chaque minute. Ce qui n’était pas attendu était que pendant la seconde mi-temps, le Séville était celui qui, comme au début du choc, allait prendre l’initiative. La sensation de confort que les andalous transmettaient était gigantesque, contre un Atlético incapable de surmonter la pression andalouse exceptionnelle. Après le premier quart d’heure, Kanouté a sorti son chapeau et a offert un talon sensationnel à Negredo, que le madrilène, complètement seul contre De Gea, n’a pas été capable de matérialiser.
Les joueurs de Nervión tournaient le dos aux nerfs, ils faisaient de belles actions avec le ballon
La sentence aurait été dictée, mais il ne fallait rien lamenter, car le Séville savait ce qu’il faisait. Lorsqu’il attaquait, il ne se brûlait pas et quand il fallait défendre, il fermait tous les espaces. Quique a cherché à réagir en remplaçant Raúl García et Jurado, mais rien. Même Luna, qui jouait avec un carton jaune dès la première mi-temps, était superbe, contrôlant toutes les tentatives de Reyes. Et lorsque les barrières étaient dépassées, Palop était là.
Le temps passait, la Coupe était palpable et dans les arrêts de jeu, Navas a couru plus que personne, il a attrapé un ballon divisé, il a passé la troisième, il a contourné De Gea et il a marqué le second... Superbe, magnifique but et réplique sensationnelle à une rencontre que le Séville avait dominé depuis le début. Les dernières minutes étaient une démarche. La Coupe était à Séville méritée. La fête n’était pas faite pour Neptune, car ses habitants étaient dépassés par le travail andalou. Le Séville a démontré être un grand et il a brillé une image ferme et superbe, celle des grands champions.
Ce titre de Coupe ne fait que certifier une saison historique, qui tire des conclusions. Par exemple, que les matchs, avant de les gagner, il faut les jouer, même si on souhaite vendre des airs de victoire. Par exemple, que le projet que José María del Nido avait débuté en mai 2002, il y a presque huit ans, ne dépend pas des noms, que la seul chose indispensable dans ce Club est son écusson, son drapeau et ses supporters. Par exemple, que l’académie du Séville est le meilleur atout de Nervión : Luna a joué et il a fait un superbe match ; Navas et Capel ont marqué, deux de la maison, entraînés sur la route de Utrera. Pour des choses comme ça, et être un grand dehors, et surtout sur le terrain, Palop a soulevé la Coupe avec le numéro et le nom de Antonio Puerta, en sa mémoire, avec le regard crédule, car son optimisme l’a toujours fait croire.
FICHE DE LA RENCONTRE
0. AT. MADRID: De Gea; Ujfalusi, Perea, Domínguez, Antonio López; Reyes, Assunçao (Raúl García, 59ème minute), Tiago, Simao (Jurado, 59ème minute), Agüero et Forlán.
2. SÉVILLE FC: Palop; Konko, Squillaci, Escudé, Luna, Renato, Zokora, Jesús Navas, Capel (Perotti, 87ème minute), Negredo (Romaric, 60ème minute) et Kanouté.
BUTS: 0-1, 5ème minute : Capel. 0-2, 91ème minute : Jesús Navas.
ARBITRAGE: Mejuto González (Collège asturien). Il a montré un carton jaune à Renato (6ème minute), Luna (35ème minute), Squilaci (62ème minute), Ujfalusi (70ème minute), Kanouté (84ème minute) et Palop (86ème minute).
INCIDENCES: Finale de la Coupe du Roi 2009/10, disputée au Stade Camp Nou (Barcelone) le 19 mai 2010 devant 93 000 spectateurs environ. Plus de 35 000 supporters du Séville ont accompagné l’équipe.